Ils prétendaient appartenir à la Brigade Criminelle, mais ce bluff ne trompait pas Coplan. Les hommes qui l’entouraient étaient des représentants de la police politique chargée à la fois de l’espionnage et du contre-espionnage, la très discrète A.S. (Allambiztonsagi Szolgalat, Services Spéciaux hongrois). Vêtus de confortables costumes de confection occidentaux aux tons neutres, voire sévères, ils opinaient gravement du chef devant le cadavre du lieutenant de vaisseau Thierry Boyeldieu, attaché naval à l’ambassade de France à Budapest et correspondant de la D.G.S.E.
Le terme d’attaché naval ne manquait pas de saveur lorsque l’on savait que la Hongrie n’était pas dotée de frontières maritimes. Sa flotte de guerre se réduisait à une poignée d’avisos, patrouillant sur le Danube près de la Yougoslavie ou sur les rivières orientales, là où les Roumains persécutaient les Hongrois dans la province de Transylvanie que Bucarest avait annexée en 1947 avec l’aide des Soviétiques.
Craignant les complications diplomatiques, les hommes de l’A.S. n’avaient pas bougé le corps, découvert à six heures du matin par le chauffeur de l’ambassade. Coplan, immédiatement contacté par le Vieux, avait sauté dans le premier avion, le vol AFM A 557, et avait atterri deux heures plus tôt à l’aéroport de Feriheny. Il était maintenant seize heures. D’après le médecin légiste, le meurtre avait eu lieu vers vingt-deux heures, la veille.
Coplan n’avait jamais rencontré la victime. Pourtant, il savait tout d’elle. A Roissy, le Vieux lui avait remis une photocopie du dossier dont il avait mémorisé le contenu. Il avait ensuite brûlé les papiers dans les toilettes, vingt minutes avant l’atterrissage, dissolvant les cendres dans une solution destructrice.
Brillant élève de l’École Navale, Thierry Boyeldieu s’était orienté très tôt vers l’univers ténébreux des services secrets, entraîné par une nature portée sur les complots qui s’ourdissent dans l’ombre. Dans cette carrière fort éloignée des activités maritimes, il s’était illustré par quelques jolis coups qui laissaient présager un bel avenir. Très cérébral, se consacrant entièrement à son travail, il avait témoigné de peu d’appétits sexuels et était demeuré célibataire. Mélomane, lecteur assidu, sportif accompli, il rayonnait de santé morale et physique.
Tout cela ne lui servait plus à rien. Allongé sur le tapis persan du salon de son deux-pièces, place Vörösmarty, il baignait dans son sang figé sur le Chiraz. Sa chemise n’était plus qu’une croûte brunâtre.
Sous l’œil morne des hommes de l’A.S., Coplan s’attacha à prendre de nombreux clichés au Polaroid. Lorsqu’il en eut terminé, celui qui s’était présenté comme le commissaire Karolyi désigna le médecin légiste.
- Peut-on emmener le corps pour procéder à l’autopsie ?
- Oui, acquiesça son interlocuteur. Mais j’y assisterai.
- Pas moi ! s’exclama aussitôt le premier secrétaire de l’ambassade de France en blêmissant.
- Alors, attendez mon retour ici et gardez les lieux, ordonna Coplan. Et surtout, ne touchez à rien.
Karolyi pointa un doigt vers la fenêtre.
- Elle était ouverte. C’est peut-être un rôdeur ?
Coplan s’agenouilla et fouilla la poche intérieure de la veste du cadavre pour en extraire le portefeuille. Tout de suite, il vit la grosse liasse de forints, la monnaie locale, et la montra au Hongrois.
- Vous croyez ?
- Il a pu être dérangé au dernier moment, rétorqua l’autre, nullement démonté. De toute façon, il faudra relever les empreintes digitales. Tous les délinquants et criminels de Budapest figurent dans nos fichiers. S’il s’agit d’un crime crapuleux, nous en retrouverons vite l’auteur.
- Occupons-nous d’abord de l’autopsie, décida Coplan.
A l’hôpital, le médecin légiste opéra avec des gestes à la fois vifs et précis, tout en dictant ses conclusions à l’assistante médicale, qui les notait au fur et à mesure.
- Blessure mortelle au cœur portée de bas en haut, suivant un angle de quarante-cinq degrés, par une arme blanche. Probablement une baïonnette à la lame redessinée en forme de cœur. Rectification : grossièrement en forme de cœur. Cette lame a buté contre l’omoplate et n’est pas ressortie sous l’épaule, bien que l’on constate sur sa trajectoire un hématome épidermique de la taille d’une noix. La mort a vraisemblablement été immédiate...
Coplan et Karolyi écoutaient attentivement. Lorsque le praticien eut terminé, le Français demanda des précisions :
- Une baïonnette à pointe en forme de cœur fait-elle partie de l’équipement du fantassin hongrois ?
L’homme de l’art, l’air embarrassé, se tourna vers son compatriote ; celui-ci secoua la tête.
- Non.
- Alors, comment vous est venue l’idée d’une baïonnette ?
- Simple supposition. Certaines baïonnettes comportent une lame verticale et deux horizontales. Cela forme donc un T renversé. Si de la graisse à arme séchée et durcie obstrue les rainures entre les lames, on peut peut-être obtenir un cœur stylisé.
Coplan esquissa un sourire.
- Vous avez de l’imagination.
- Je vais vous remettre un agrandissement photographique de la blessure. Vous verrez que ma comparaison est correcte.
Plus tard, emportant les vêtements du cadavre, Coplan repartit en compagnie de Karolyi pour les deux-pièces de la place Vörösmarty. Visiblement soulagé de le voir revenir, le premier secrétaire prit aussitôt congé : il devait s’occuper du rapatriement des restes mortels de Thierry Boyeldieu. Coplan entreprit de fouiller l’appartement, pendant que les agents de l’A.S. relevaient les empreintes digitales. A la morgue, Karolyi n’avait pas oublié de prendre celles du corps aux fins de comparaison.
Malgré un examen minutieux, Coplan ne découvrit aucun indice relié au meurtre, pas plus que des traces des activités souterraines de l’attaché naval bien trop aguerri pour livrer à la curiosité d’un visiteur indiscret des renseignements de valeur. Après le départ du commissaire Karolyi et de ses subordonnés, il tailla en pièces les vêtements apportés de la morgue. Là encore, rien.
Quand il en eut terminé avec sa sinistre besogne, il reprit sa valise, ferma à clé derrière lui et héla un taxi pour se rendre à son hôtel, l'Atrium Hyatt. L’ambassade lui avait réservé une chambre dans cet établissement fort bien situé, à Pest, à deux pas du Danube, des rues à shopping et du quartier des affaires. Il s’y doucha, s’y changea puis eut à nouveau recours à un taxi, afin de rejoindre l’ambassadeur qui l’avait invité à dîner en tête à tête. La conversation, inévitablement, tourna autour de la fin tragique qu’avait connue Thierry Boyeldieu.
- Pas le moins du monde ! se récria son interlocuteur. Je ne l’ai jamais vu aussi gai que ces derniers temps !
- Peut-être avait-il quelque chose en vue ?
- Il ne m’en a rien dit. De toute manière (le diplomate parlait maintenant d’un ton acide) ses rapports, comme il est de coutume, ne transitaient pas par moi. Ils étaient adressés directement au ministère de la Défense.
Coplan se garda bien d’émettre le moindre commentaire. Dans une ambassade voisinaient des personnels relevant de ministères différents, tels que les Affaires étrangères, les Finances, l’Intérieur... et cette situation provoquait frottements, vexations et rivalités.
Devant son mutisme, l’autre insista :
- Paris a-t-il reçu de lui un rapport indiquant qu’il était sur une grosse affaire ?
La réponse tomba, catégorique :
- Non.
- Alors, c’est peut-être la thèse du commissaire Karolyi qui est la bonne : le crime d’un rôdeur dérangé au moment où il s’apprêtait à s’emparer de l’argent.
- Peut-être, concéda Coplan.
- En tout cas, assura le diplomate, nous pouvons compter sur la pleine et entière coopération de la police hongroise. Le vent de la perestroïka et de la glasnost souffle, ici aussi. Le gouvernement sait qu’il a besoin de l’aide occidentale. Il n’est de jour, d’ailleurs, où je ne voie débarquer une mission économique française conduite par divers représentants du patronat. En outre, de forts liens culturels nous unissent à la Hongrie. Notre langue est la plus prisée dans les écoles et les universités, et notre prestige est grand.
- Malheureusement, ces considérations ne valent pas pour les espions, glissa perfidement Coplan.
- Les espions ? se choqua son hôte.
- S’il ne s’agit pas d’un crime crapuleux, nous tombons dans la catégorie des meurtres professionnels... Ne nous gargarisons pas d’euphémismes, monsieur l’ambassadeur. Thierry Boyeldieu était un espion ; et les espions meurent souvent de la main d’autres espions.
Le diplomate chassa une mouche imaginaire de devant son visage et, morose, plongea sa fourchette dans son goulasch.
CHAPITRE II
Le commissaire Karolyi avait invité Coplan à dîner au café-restaurant New York Hungaria, dans la Lenin Körut, à Buda. En vérité, avec son costume gris sombre, sa cravate Pierre Cardin, ses chaussures trop bien cirées, le fonctionnaire de l’A.S. détonnait dans ce surprenant décor fin XIXème, où on voyait surtout des jeunes intellectuels contestataires et artistes aux tenues décontractées volontairement agressives. Seule note typiquement locale : l’orchestre de tziganes en costume traditionnel magyar qui jouait Dva Guitaré. Mais les violons avaient beau faire force d’archets, ils ne parvenaient pas à couvrir le tumulte des joyeuses conversations.
Le policier sortit du seau à glace la bouteille de Badacsonyi Kéknyelü et versa le vin blanc dans les verres.
- Je vous suggère un foie gras d’oie et un goulasch, conseilla-t-il. C’est un peu lourd, mais au moins vous goûterez un plat hongrois. J’aimerais avoir votre avis. Les Français sont des experts dans l’art culinaire...
Mais Coplan, qui avait peu apprécié le goulasch de la veille chez l’ambassadeur de France, opta pour une friture de poissons du Danube.
- Ainsi, embraya-t-il, les empreintes digitales n’ont rien donné ?
Le Hongrois esquissa une moue contrite.
- Vous m’en voyez désolé. Il doit s’agir d’un criminel débutant, ce qui explique sa panique et le fait qu’il n’ait rien volé. Nous connaissons actuellement une expansion de la délinquance due à la libéralisation du régime. La télévision montre aux jeunes le mode de vie occidental, et ils veulent avoir la même chose, tout de suite, même sans un forint en poche.
Coplan goûta son vin. Il était excellent, savoureux à souhait. Il reposa son verre et parla fort, pour se faire entendre malgré le vacarme des conversations et les notes acidulées que produisait à présent l’orchestre :
- Et s’il ne s’agissait pas d’un crime crapuleux ?
Karolyi parut mal à l’aise.
- Que voulez-vous dire ?
- Un attentat contre un diplomate français ?
Un sourire rusé fleurit sur les lèvres du Hongrois.
- Diplomate, dans votre bouche, est sans doute un euphémisme ?
- Quel serait le terme correct, selon vous ?
- J’utiliserai un autre euphémisme : collecteur d’informations.
- Quelquefois, on assassine aussi les collecteurs d’informations.
- Et vous pensez que c’est le cas pour Thierry Boyeldieu ?
- Je le crains.
- La France a-t-elle connu le même genre de mécomptes récemment ?
- Pas à ma connaissance.
- Pourquoi, brusquement, quelqu’un ouvrirait-il le feu ?
- Je n’en sais rien...
Ils n’échangèrent plus ensuite que des propos anodins. Vers la fin de la soirée, cependant, l’établissement se vida quelque peu et les tziganes rengainèrent leurs archets, si bien que les deux hommes purent converser à voix normale.
- J’aimerais vous poser la même question, commissaire, réenchaîna Coplan.
Le Hongrois parut décontenancé.
- Laquelle ?
- D’autres diplomates étrangers ont-ils été assassinés dans les mêmes circonstances dans votre pays ?
Karolyi secoua la tête.
- Non.
- Et des diplomates hongrois à l’étranger ?
La réponse fut immédiate :
- Non plus.
Néanmoins, le regard du représentant de l’A.S. se troubla un instant comme si un souvenir lui revenait. Il ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt en se mordant la lèvre inférieure. Intrigué, Coplan tenta de briser sa réserve ; sans succès. Il en déduisit que le Hongrois en savait plus qu’il ne voulait bien ne le dire. Tout bien considéré, son silence était d’ailleurs normal. Il n’était pas dans son rôle de livrer des renseignements à un agent occidental, perestroïka ou pas perestroïka. Méfiance, avant tout.
Le lendemain, Coplan reprit l'avion.
En fin d’après-midi, il entrait dans le bureau du Vieux, qui l’attendait, la mine grave. L'arrivant fit son rapport.
- Montrez-moi le cliché de la blessure, exigea le patron des Services Spéciaux.
Il examina la photo à la loupe et son visage se durcit.
- Vous vous souvenez du capitaine Antoine Seminario ?
Coplan hocha la tête, attristé. Seminario ? Un Corse sympathique, joyeux drille et dragueur impénitent. Il en pinçait pour les Asiatiques aux yeux bridés et aux seins menus. De Hong Kong à Bangkok et de Singapour à Taipei. il avait couché dans son lit une multitude de ces petites beautés, qu’il abandonnait au matin en leur dédicaçant un roman dont il était prétendument l’auteur. Envoyé au Brésil, il avait été séduit par les superbes métisses et avait changé de cap à 180 degrés, ne jurant plus que par les poitrines plantureuses et les croupes rebondies. Ensuite, à Prague, il n'avait guère eu le temps de conquérir les belles Slaves.
Il avait été assassiné. Quatre ans plus tôt. En février 1986.
- Bien sûr que je m’en souviens. C’était un bon camarade. Nous avons effectué ensemble quelques escapades mémorables.
- Il a été tué à l’aide d’une arme blanche dont la lame présentait une section en forme de cœur stylisé.
Coplan sentit un frisson glacé lui zigzaguer désagréablement dans le dos, pendant que le Vieux, les yeux au plafond, se renversait dans son fauteuil.
- Quand je vous ai envoyé à Budapest, j’avais un pressentiment, parce que l’ambassadeur m’avait annoncé que nous étions en présence d’un crime à l’arme blanche. J’ai tout de suite pensé au cas Seminario.
- Le coupable n’a jamais été retrouvé ?
- Non. Le crime a été attribué à la S.T.B. (Statni Tajna Bezpecnost : Services Spéciaux tchécoslovaques ). Pourtant, si l’on se fie à nos statistiques, il est peu courant que nos agents soient tués à l’arme blanche. L’adversaire préfère les armes à feu et, surtout, les véhicules piégés. Ou alors, plus subtil, les poisons sophistiqués. Qui plus est, Seminario n’était à Prague que depuis quinze jours. Si la S.T.B. est responsable, elle ne lui a donc pas accordé son habituel round d’observation, ce qui est surprenant. D’autant que rien de semblable n’est arrivé à ses prédécesseurs ni à son successeur. Alors, pourquoi Seminario, dont c’était la première affectation dans un pays de l’Est ? Jusque-là, sa carrière s’était déroulée en Extrême-Orient et en Amérique du Sud. Pour la S.T.B., il n’avait pas de passif. Pour quels motifs l’aurait-elle tué ?... Reste le crime crapuleux. Seulement dans ce cas, comment se fait-il que la même arme ait servi pour Boyeldieu ?
- Après son assassinat, Seminario a-t-il été détroussé ?
- Non.
- Où a eu lieu l’assassinat ?
- Chez lui, comme pour Thierry Boyeldieu.
- La coïncidence est un peu forte, conclut Coplan.
- Je ne vous le fais pas dire.
- Ce qui m’étonne, c’est l'intervalle de quatre ans entre les deux meurtres.
- Vous allez être encore plus étonné dans un instant.
Le Vieux appuya sur un bouton et un planton ouvrit la porte.
- Faites entrer le commissaire principal Tourain.
Coplan se leva lui pour serrer la main de l'homme de la D.S.T., avec lequel il avait collaboré à maintes reprises et entretenait des relations amicales. Fidèle à ses habitudes, l’arrivant portait un costume avachi au revers duquel étaient collées quelques miettes de pain, reliefs du sandwich qu'il avait dû avaler à la hâte en guise de déjeuner. Sa cravate à fleurs ressemblait à un jardin hawaïen et ses chaussures auraient fait la joie d’un cireur de Broadway. Ce n’étaient qu'apparences sans importance. Doté d’une vive intelligence et de rares qualités d’obstination, le policier était un professionnel sérieux et compétent dont le Vieux et Coplan appréciaient la coopération. Celle-ci constituait un exploit, l’antagonisme existant entre D.G.S.E et D.S.T. privilégiant plutôt les crocs-en-jambe.
Sans préambules inutiles, le Vieux questionna :
- Mon cher Tourain. avez-vous apporté le dossier que je vous ai demandé ?
Le fonctionnaire de la D.S.T ouvrit sa serviette de cuir et en tira une chemise cartonnée qu’il posa sur le sous-main de son interlocuteur.
- Auriez-vous l’amabilité de résumer cette affaire pour l’édification de notre ami Coplan ? reprit celui-ci.
- Bien sûr, monsieur le directeur.
Tourain se racla la gorge et chasse de son revers les miettes de pain inopportunes.
- En octobre 1985 est découvert derrière un fourré du bois de Boulogne le cadavre d’Anton Pavlov, colonel du K.G.B. en poste à l’ambassade d’Union soviétique. L’intéressé a été assassiné et la Brigade Criminelle nous abandonne aussitôt l’affaire, puisqu’il s’agit d’un diplomate accrédité. La victime a été tuée à la périphérie du Bois, à un endroit nuitamment fréquenté par les travestis...
Coplan sourit en son fort intérieur. Tourain affectionnait le terme « nuitamment », malgré son côté un peu archaïque.
- Anton Pavlov, pourtant, n’est pas connu pour témoigner de tendances homosexuelles. Il est plutôt porté sur les femmes. Certes, il pourrait se faire qu’il ait été la proie d’une prostituée, mais les filles opérant au Bois racolent loin des zones monopolisées par les travestis, qui ont le rasoir facile. Le coup mortel a été porté par une arme blanche dont la lame ressemble à celle d’une baïonnette en T renversé. Avec toutefois de vagues arrondis donnant grossièrement la forme d’un cœur de jeu de cartes. Au triangle traditionnel de la lame se seraient ajoutées une déformation du métal ou une accumulation de rouille qui auraient provoqué ce changement. Notons que les baïonnettes à lames triangulaires ont été fort répandues dans le monde militaire jusqu’au dernier conflit mondial, qu’elles s’apparentent les unes aux autres quand elles ne sont pas du même modèle et qu’il est impossible de déterminer la marque de celle qui a tué Anton Pavlov ; s’il s’agit bien d’une baïonnette.
Après ce long monologue, Tourain reprit sa respiration en tapotant le cuir de sa serviette.
- L’enquête menée auprès des travestis n'a rien donné, poursuivit-il quelques secondes plus tard. Pavlov avait été dévalisé, mais l’avait-il été par le tueur ou par les prostitués rôdant dans le secteur ? Mystère.