Alexander Welles alignait des comptes. Mais le cœur n’y était pas. Il était beaucoup trop préoccupé pour se concentrer sur des chiffres. Très vite, il envoya promener les talons de chéquiers et se leva, repoussant la chaise d’une détente de la cuisse.
La veste de son uniforme était restée sur le fauteuil où il l’avait jetée en arrivant. Il pensa qu’il aurait dû la ranger dans la penderie, mais n’eut pas le courage de le faire.
Il sortit par la porte-fenêtre, grande ouverte sur la terrasse de ciment, et regarda sans le voir le jardin luxuriant où les fleurs tropicales posaient un peu partout des taches de couleurs vives. Philip jouait un peu plus bas, le long de la murette de pierres blanches qui séparait le jardin de Lewers Road. Il était assis sur le gazon, les jambes raides, écartées, et s’amusait à démonter le lance-rayon de la mort qui faisait partie de sa panoplie de Martien. Comme d’habitude, sa chemisette, sale et fripée, n’était qu’à demi enfoncée dans son pantalon de toile bleue. Il était presque aussi bronzé qu’un fils de vahiné, mais ses cheveux étaient pareils à la pulpe des ananas que l’on cultivait dans l’île.
Alexander Welles tourna les talons et monta l’escalier. La chambre conjugale était orientée de l’autre côté, à l’est. Il s’approcha de la fenêtre. Les derniers rayons du soleil couchant teintaient de jaune les pentes du Tantalus et du Round Top. À droite, la ligne des grands hôtels de Waikiki cachait Diamond Head.
Il pivota sur lui-même et considéra la chambre, « leur » chambre. Cela ferait bientôt deux ans qu’ils habitaient là, depuis qu’un ordre de mutation tout à fait inattendu l’avait expédié à Honolulu, en qualité de chef du Service de Documentation et Archives du Grand Quartier Général de l’Armée pour l’Océan Pacifique. C’était un poste très important. Alexander, qui était capitaine depuis près de six ans, savait qu’il lui vaudrait bientôt les galons de commandant.
Mais, pour l’instant, il ne pensait pas à cela. Il ne pensait qu’à Jane, la mère de Philip, qu’il avait épousée quelque onze ans plus tôt, en Allemagne, alors qu’il se trouvait en garnison là-bas, dans les troupes d’occupation, jeune sous-lieutenant tout frais émoulu. Et, pour l’instant, Jane lui donnait beaucoup de soucis.
Il était rentré deux jours plus tôt d’un stage de perfectionnement qui l’avait retenu un peu plus de trois mois dans le « Mainland »(1), près de San Francisco. Il avait cru que Jane serait aussi heureuse que lui de voir leur séparation prendre fin…
Il l’avait retrouvée distante, tendue, préoccupée. Elle était par moments d’une exubérance un peu folle ; puis, il la découvrait soudain tassée sur elle-même, avec un petit visage crispé, triste, qui lui faisait pitié. Mais, à peine s’apercevait-elle qu’il l’observait qu’elle se redressait, souriante, le regard vif, la parole facile.
Il lui avait fallu peu de temps pour comprendre que quelque chose s’était passé, quelque chose de grave. Il lui avait demandé ce qui n’allait pas. Elle avait répondu : « Rien ! », avec une pointe de défi dans la voix et dans l’attitude. Il n’avait pas insisté, il ne voulait pas la brusquer. Elle était ombrageuse comme une jeune pouliche et plutôt difficile à manier. Mais ils s’étaient tellement aimés qu’il ne pouvait croire que ce fût fini pour elle, que ce grand amour n’ait pu résister à la première séparation un peu longue…
Non, ce n’était pas possible. Et il la connaissait assez bien pour savoir qu’elle finirait par tout lui raconter, même si elle avait commis des bêtises.
Et puis, il avait été à la banque pour prendre de l’argent et il avait demandé à vérifier son compte, sachant que Jane n’avait jamais été très forte en matière d’additions et de soustractions.
La surprise lui avait coupé le souffle. Il y avait à peu près huit cents dollars de différence entre le chiffre des avoirs marqué sur le petit carnet de position tenu par Jane pendant son absence et l’avoir réel indiqué par la banque. Un trou de huit cents dollars.
Un premier contrôle n’avait rien donné. Par pudeur, il n’avait pas voulu expliquer l’affaire à un employé et il était probablement trop troublé pour y voir clair dans cet imbroglio. De retour à la maison, la veille, il avait profité de l’absence du gosse pour aborder le sujet avec Jane.
Il l’avait fait gentiment, sans se fâcher, suggérant qu’il devait s’agir d’une erreur. Elle avait pris la chose à la légère, répliquant qu’elle ne comprenait rien à tout cela et qu’elle ne voulait même pas y penser. Mais il avait senti que son indifférence était feinte, qu’elle était, en réalité, très inquiète.
Chantage ? Le mot lui était venu automatiquement à l’esprit. Elle avait visiblement des ennuis et une somme relativement importante manquait. Il lui avait posé la question : « Si tu as commis une imprudence et que quelqu’un te fasse chanter, il faut me le dire. Cela fait onze ans que nous vivons ensemble, que nous nous aimons… Je te pardonnerai. Le chantage est une chose très grave. Et je suis le seul à pouvoir t’aider. »
Elle avait paru étonnée, puis lui avait assuré, avec l’accent de la sincérité, que personne ne la faisait chanter. « D’ailleurs, en pareil cas, je n’hésiterais pas à te le dire. Je ne marcherais jamais dans une histoire pareille ! »
Il l’avait crue. Peut-être avait-il eu tort. Elle lui avait parlé ensuite des nouvelles connaissances qu’elle avait faites pendant qu’il n’était pas là. Surtout des garçons, dont toute une équipe de cinéastes venus de Hollywood à la recherche d’extérieurs pour un film qui devait être tourné dans l’île. Elle avait toujours été fascinée par le cinéma et avait toujours eu tendance à se lier avec n’importe qui, le plus facilement du monde.
Elle devait souffrir d’un complexe d’infériorité, qui la poussait à entretenir constamment autour d’elle une cour d’admirateurs sans cesse renouvelée…
Il sursauta, l’enfant appelait d’en bas, du living-room, étonné de trouver la maison vide.
— Aleka ! Kini !
Il sortit de la chambre et cria dès qu’il fut en haut de l’escalier.
— Je suis là, Pipo !
Ils avaient pris l’habitude, dès leur arrivée, de s’appeler tous par les équivalents hawaïens de leurs noms ! Aleka pour Alexander, Kini pour Jane et Pilipo pour Philip ; mais, très vite, Pilipo s’était contracté en Pipo.
Pipo était planté sur ses jambes écartées, les poings sur ses hanches. C’était un gosse magnifique, bâti en force, solide comme un roc. Il gronda :
— J’ai faim, moi !
Welles s’aperçut alors qu’il faisait presque nuit et qu’il allait être sept heures. Que faisait Jane ? Pourquoi n’était-elle pas encore rentrée ? Il avait toujours été difficile de la tenir à la maison et elle semblait n’avoir jamais conscience de l’heure. Le soir, alors que les autres femmes pensaient à regagner leur foyer pour rejoindre les enfants et préparer le dîner, elle cherchait généralement n’importe quelle raison pour retarder son retour, exactement comme si elle avait eu peur de rentrer chez elle…
Welles descendit lentement les marches et s’efforça de sourire à son fils.
— Kini va bientôt rentrer, affirma-t-il. Nous mangerons dès qu’elle sera là.
— Kini exagère ! grogna le gosse. Elle mériterait une bonne fessée !
C’était un peu l’avis de Welles. Quelquefois, il lui arrivait de penser que Pipo, qui n’avait que dix ans, se conduisait plus sagement dans la vie que sa mère, qui en avait trente. Mais il n’en voulait pas à Kini. Il savait qu’elle avait eu une enfance malheureuse et que ses nerfs avaient ensuite sérieusement souffert pendant les bombardements de Berlin. Il essayait simplement de la maintenir entre certaines limites, au-delà desquelles elle aurait porté atteinte à sa dignité d’homme et d’officier.
Il protesta tout de même.
— Pipo, fais attention à ce que tu dis !
Le gamin tourna les talons et retourna dans le jardin en grognant. Maintenant, il faisait nuit. Les rares lampadaires de Lewers Road étaient allumés. Welles marcha jusqu’à la porte et manœuvra les boutons pour éclairer la pièce.
Il s’installa dans son fauteuil, essaya de lire un journal, mais s’aperçut bien vite que son esprit n’enregistrait rien de ce que parcourait son regard.
Kini l’avait-elle trompé ? Il n’ignorait pas qu’elle avait connu d’autres hommes avant lui. Il ne voulait pas savoir combien, mais se doutait qu’il devait y en avoir eu un certain nombre. Lorsqu’il l’avait rencontrée, elle ne lui avait pas caché qu’elle ne vivait pas seule ; mais, avant de lui céder, elle avait téléphoné à l’autre, devant lui, pour rompre, affirmant qu’elle ne pouvait être la maîtresse de deux hommes en même temps.
Ils s’étaient follement aimés et il l’avait épousée quelques mois avant que Pipo vînt au monde.
Et cela avait duré onze ans ; onze ans pendant lesquels leur grand amour les avait aidés à surmonter toutes les difficultés, nées presque toutes du caractère instable de la jeune femme.
Il avait connu des périodes de lassitude, des périodes où il s’était demandé pourquoi il avait épousé une femme pareille ; mais, lorsqu’il établissait le bilan, il ne regrettait plus rien. Dans ses bons moments, Kini était une compagne adorable, tendre et attentive, et une merveilleuse maîtresse. Il connaissait assez les femmes américaines, ses compatriotes, pour comprendre combien il était privilégié sous ces rapports.
Il se rendit compte en bougeant que sa chemise était trempée de sueur et se leva pour aller dans la cuisine. Il tira une bouteille de bière du réfrigérateur et but à même le goulot. Lorsqu’il revint dans la pièce de séjour, Pipo s’était installé dans le fauteuil de sa mère et regardait la télévision qu’il venait d’allumer. Welles alla couper l’éclairage de la pièce pour lui permettre de mieux voir et revint prendre sa place.
Le commentateur, un type jovial au crâne presque chauve, se démenait sur l’écran pour vanter les mérites exceptionnels d’un nouveau laxatif. Welles ferma les yeux et appuya sa nuque sur le dossier du fauteuil.
Kini l’avait-elle trompé ? Elle avait une tendance très forte à provoquer tous les hommes qui lui passaient à portée de la main. Et elle était si jolie qu’elle aurait pu atteindre le résultat cherché en se donnant dix fois moins de mal. Ceux qui ne la connaissaient pas croyaient aussitôt que c’était « arrivé », mais elle se dérobait dès que les propositions précises se trouvaient formulées et n’arrêtait plus alors de parler, en bien, de son mari au malheureux soupirant qui finissait par réaliser que Mrs Jane Welles était simplement une « allumeuse », doublée d’une femme fidèle.
Cela avait été vrai, pensait-il, jusqu’au jour où on l’avait envoyé sur le « Mainland » pour ce stage de perfectionnement qui avait duré un peu trop longtemps…
Il constata soudain qu’il était très malheureux et qu’une sourde angoisse lui triturait l’estomac. Il se leva pour réagir. Il n’aimait pas s’apitoyer sur lui-même. Leur ménage avait connu d’autres crises qu’il était arrivé à résoudre à force de bon sens et de volonté. Il n’y avait pas de raison ? pour que ce fût différent cette fois-ci.
Le téléphone sonna. Il alla décrocher.
— Allô ?
— C’est toi, Aleka ?
Il remarqua aussitôt que la voix de Kini était lasse, très lasse.
— Oui, répliqua-t-il un peu sèchement. Nous t’attendons. Sais-tu l’heure ?
Elle hésita un peu.
— Il doit être aux environs de huit heures, non ?
Il consulta sa montre et vit avec étonnement qu’il était exactement huit heures dix. Le temps avait passé plus vite qu’il ne croyait.
— Huit heures dix. Ne crois-tu pas qu’il serait temps de rentrer ? Le garçon a faim.
— J’arrive, assura-t-elle. Dans dix minutes, je suis là.
— À tout de suite.
Il raccrocha, un peu énervé. Elle ne lui avait donné aucune explication, formulé aucune excuse. Il ne savait toujours pas où elle avait passé son après-midi. Il resta un moment indécis. Pipo, que le spectacle de la télévision ne semblait nullement passionner, se mit à brailler :
— J’ai faim !
— On va manger dans dix minutes. Maman arrive.
— Hurrah !
Welles retourna dans la cuisine. Puisque Kini allait être là dans un instant, il pouvait commencer à préparer le dîner. Comme d’habitude, elle allait rentrer très fatiguée et incapable de s’occuper sérieusement de son fils et de son mari. Tout le monde croyait que les Allemandes étaient d’excellentes femmes d’intérieur. Elle devait être l’exception qui confirme la règle.
On lui avait beaucoup reproché d’avoir épousé une Allemande. Au cours de son dernier séjour dans le « Mainland », il avait appris que les ligues féminines, très puissantes, s’étaient alarmées du nombre sans cesse croissant d’épouses allemandes que les « boys » de l’armée ramenaient avec eux, retour du Vieux Continent. Les Allemandes avaient la réputation d’être douces et soumises, et d’aimer faire l’amour. Tout le contraire en somme, de la femme américaine.
Le dîner était prêt, et sa montre indiquait huit heures et demie. Déjà vingt minutes que Jane avait téléphoné. Elle aurait dû être là. Il sentit l’irritation monter en lui. Il détestait attendre, elle aurait dû le savoir.
Il retourna dans la salle de séjour, regarda un peu la télévision, puis décida :
— Ta mère n’a pas l’air de rentrer. Viens, on va manger tout seuls. Il y a école demain et il faut que tu te couches de bonne heure…
Contrairement aux autres gosses qui traînaient dans la rue très tard le soir, Pipo se couchait tôt. C’était sa mère qui lui avait donné cette habitude, lorsqu’il était encore petit.
Le garçon se leva d’un bond, éteignit la télévision et dit :
— T’as bougrement raison. Jamais rien vu de plus bête !
— Quoi ?
— Ce programme !
Ils marchèrent vers la cuisine, Pipo expliquant à son père qu’il devrait y avoir une chaîne de télévision réservée uniquement aux jeunes. Il semblait nourrir un solide mépris pour les bêtises qui paraissaient intéresser les adultes.
— On dîne ici ? s’étonna-t-il en pénétrant dans la cuisine.
— Oui. Ça nous fera moins de tintouin.
Ils s’installèrent. Welles remplit les assiettes. Ils étaient séparés par le couvert de Jane, c’était la première fois qu’ils mangeaient tous les deux sans l’attendre. Il lui était arrivé de faire dîner l’enfant seul pour l’envoyer au lit, mais il avait toujours attendu Jane…
Il n’avait pas faim, mais s’efforçait de manger pour donner l’exemple à Pipo. Soudain, la bouche pleine, celui-ci déclara :
— Tu sais, quand tu n’étais pas là, Kini rentrait souvent très tard le soir et j’étais drôlement inquiet !
Quelques instants plus tard, il ajouta :
— Même quand y avait pas d’école, elle déjeunait souvent dehors et me disait de me faire inviter chez des copains. Je la voyais plus, quoi !
Le garçon ne disait pas ça méchamment, avec tout juste un peu d’amertume. Il ne jugeait pas sa mère, il l’adorait. Mais, en ce moment précis, il devinait l’inquiétude de son père et se sentait solidaire de lui.
Welles mangeait en silence, nerveusement, le regard sombre et fixe. Les réflexions de son fils avaient achevé de le rendre furieux. Kini dépassait la mesure. Elle aimait beaucoup Pipo, cela ne faisait aucun doute. Alors ? Pourquoi l’abandonner ainsi ? Quelle raison impérieuse pouvait la pousser à laisser son fils seul des journées entières et si tard le soir ?
« J’en ai assez, décida-t-il. Il faut que je mette les pieds dans le plat. Ça ne peut plus durer comme ça ! » Il ne s’apercevait même pas que Pipo traînait en mangeant son « papaya » et ne l’entendait pas davantage raconter comment il avait rossé, à la sortie de l’école, un de ses copains qui « avait colporté sur lui des choses désagréables. »
Il reconnut le bruit de la voiture qui s’arrêtait devant la maison, dans Lewers Road. Son cœur se mit à battre plus vite mais sa colère resta entière.
Elle entra par la salle de séjour, arriva sur le seuil de la cuisine.
— Bonsoir, dit-elle.
Elle avait l’air fatigué. Elle essayait de sourire mais ne pouvait y parvenir. Son joli visage mince était crispé. Elle évita le regard de son mari qui ne disait rien, attendant des explications. Il était neuf heures dix. Cela faisait une heure qu’elle avait téléphoné, promettant de rentrer dans dix minutes. Pipo lança légèrement ;
— Kini, tu mériterais une grosse fessée !
Elle eut un sursaut, comme piquée à vif et demanda d’une voix inhabituelle.
— Je vous dérange, peut-être ?
Par jeu, avec l’inconsciente cruauté de son âge, le garçon répliqua :
— Oui !
Welles questionna, les dents serrées :
— Où étais-tu ? cela fait une heure que tu as téléphoné.
— Et alors ? J’avais une course à faire.
Elle le défiait ouvertement, les narines pincées, la respiration courte. Cela lui avait fait tellement de peine de la voir si lasse, lorsqu’elle était entrée, qu’il lui aurait pardonné si elle avait eu le moindre geste tendre, le moindre mot gentil pour s’excuser. Mais cette attitude de provocation le mit hors de lui.
— Quelle course ? Tu n’as pas de paquets. Qui as-tu rencontré ?
Elle eut une réponse étrange.
— En tout cas « qui » tu crois !
Puis elle enchaîna avec violence :
— Et puis tu m’embêtes ! J’en ai assez d’être surveillée comme ça ! Il n’y a qu’à divorcer.
Chaque fois qu’ils se disputaient, elle parlait de divorcer. Il n’y prêta aucune attention.
— Moi aussi, j’en ai assez ! cria-t-il.
— Eh bien, c’est parfait ! coupa-t-elle en tournant le dos.
Il l’entendit monter l’escalier, marcher dans le couloir, pénétrer dans leur chambre puis dans la salle de bains. Il s’aperçut en même temps qu’il tremblait et que Pipo le regardait. Il fit un rude effort sur lui-même pour recouvrer son sang-froid. Quelques secondes plus tard il fut capable de dire d’un ton presque normal :
— Lorsque maman a demandé si elle nous dérangeait, il ne fallait pas répondre oui. C’est très méchant et tu lui as sûrement fait beaucoup de peine…
Le garçon devint rouge comme une tomate se mit à bredouiller :
— Je… Je n’pensais pas, t’sais.
— Eh bien, puisque tu ne le pensais pas, tu vas monter le lui dire et lui demander pardon. D’accord ?
— Okay ! répondit le garçon en baissant la tête.
Il quitta la cuisine et monta sans se presser Pour s’occuper, Welles entreprit de débarrasser leurs couverts, ne laissant que celui mis pour sa femme. Pipo redescendit.